Et si on parlait d’anxiété de performance?

15 à 20% des enfants sont anxieux!

En effet, un reportage de Télé-Québec réalisé en 2019 mentionne que 15 à 20 % des enfants de nos jours sont anxieux Pour visionner le reportage : Génération d’anxieux.

Sachant que les dernières années ont fait augmenter le niveau d’anxiété et de troubles chez grand nombre d’enfants et d’adolescents, il y a fort à parier que cette statistique a grimpé en flèche depuis!

Les enfants, comme les adultes, vont s’inquiéter par rapport à différentes choses. Toutefois, certains enfants sont particulièrement anxieux quant à leurs performances scolaires et sportives.

À un certain niveau, l’anxiété est saine et nécessaire afin d’amener l’individu à s’activer et performer davantage.
À une dose très élevée, l’anxiété peut paralyser l’individu et l’amener à douter ou à craindre l’échec, peu importe ses réelles capacités.

D’abord, il est important de savoir qu’il n’y a pas de diagnostic à proprement parler dans le DSM-V (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) pour l’anxiété dite de performance. Ce type d’anxiété est toutefois grandement lié à l’anxiété sociale puisque dans les deux cas, la crainte est liée à une peur d’être observé ou évalué, souvent en lien avec une peur du jugement négatif à notre égard. Pour aller plus loin, l’anxiété de performance est aussi liée à une faible estime de soi, ce qu’on souhaite éviter à tout prix chez les enfants, puisqu’ils sont en train de développer leur personnalité et établir les bases.

Comment puis-je détecter si mon enfant fait de l’anxiété de performance?

On peut la reconnaitre l’anxiété de performance chez notre enfant en observant les caractéristiques suivantes :

  • Fait régulièrement des commentaires négatifs à son sujet « je suis nul, je n’y arriverai pas »;

  • Évite ou s’oppose lors des tâches ou des activités où la réussite n’est pas certaine;

  • Peut vivre de la somatisation (symptômes physiques liés à l’anxiété tel que maux de ventre ou maux de tête) avant les situations jugées stressantes par l’enfant, tel qu’un examen ou une compétition sportive;

  • Ne supporte pas les situations d’échec et peut réagir avec une forte intensité;

  • L’inconfort face à l’échec se retrouve dans plusieurs situations telles que l’école, les sports et les relations sociales.

La difficulté dans ce type de situation est que le jeune peut développer une estime personnelle en fonction de ses réussites seulement. La performance devient nécessaire pour se sentir accepté parmi les autres. 

Ainsi, chaque échec est vécu comme une menace de son identité personnelle. C’est pourquoi le travail en psychothérapie portera à améliorer l’estime de soi, à mieux accepter les échecs potentiels et à lâcher-prise sur la perfection.

Comment se présente l’anxiété de performance dans la réalité?

Afin de mieux comprendre comme se traduit l’anxiété de performance dans le quotidien de nos jeunes, prenons une situation scolaire en exemple : 

Mariska a très peur d’échouer sa dictée de français au point qu’elle peut passer des heures à pleurer. Ses parents, qui remarquent sa grande anxiété envers la tâche, l’aident énormément à pratiquer pour maîtriser parfaitement sa liste de mots. 

Heureusement pour Mariska, elle se sent suffisamment performante et réussit parfaitement sa dictée. Il n’y a pas d’inquiétude à se faire lorsque ce type de situation se produit de manière isolée. Toutefois, lorsqu’il y a récurrence, on parle d’anxiété de performance puisque Mariska vivra plusieurs situations d’angoisse à propos de sa performance. 

Ainsi, de nouvelles situations similaires se présenteront régulièrement. Le lendemain, elle évite un autre travail puisqu’elle craint l’échec, puis ensuite, elle refuse de s’inscrire à une activité de bricolage parce qu’elle ne la maîtrise pas parfaitement et finalement, elle pleure à l’approche des tous les examens, même ceux considérés comme étant faciles.


Comment puis-je aider mon enfant qui vit de l’anxiété de performance?

En quoi aider Mariska à performer contribue à son anxiété de performance?

Parce que ceci favorise l’évitement de toute situation où l’échec est possible afin d’éviter l’inconfort ou les crises. De plus, cela renforce l’idée que la valorisation de soi n’est possible que lors des situations de performance. On doit plutôt aider notre jeune à être confortable dans les situations où le succès n’est pas prévisible. Voici quelques pistes d’interventions :

  • Encourager les efforts plutôt que les succès.

  • Aider l’enfant à reconnaître ses forces en fonction de ses réelles capacités et à accepter que nous avons tous des faiblesses.

  • Faire des jeux coopératifs où il n’y a pas de gagnant.

  • Reconnaître et nommer les situations imprévisibles et variables (ex. impossible de gagner tous les buts à chaque match).

Vous aimeriez acquérir plus de connaissances à ce sujet pour mieux accompagner votre enfant?

Nous avons ici quelques lectures intéressantes qui pourront vous outiller face à l’anxiété de performance.
Ce sont d’excellentes ressources, autant pour les enfants que les adolescents.

  • Anxiété : La boîte à outils. Stratégies et techniques pour gérer l’anxiété. 2016. Éditions de Mortagne. Par Ariane Hébert.

  • Extraordinaire moi calme son anxiété de performance. 2014. Éditions Midi Trente. Par Nathalie Couture.

  • Attention : Estime de soi en construction. 2013. Éditions Midi Trente. Par Stéphanie Deslauriers.

  • Tout savoir pour composer avec les turbulences à l’adolescence. 2016. Éditions Midi Trente. Par Isabelle Geninet et Amélie Seidah.


Si la situation devient hors de contrôle ou difficilement gérable, n’hésitez pas à consulter un professionnel.

Il peut être rassurant de vous faire accompagner afin d’aider votre enfant à développer des outils qui lui permettront de se sentir mieux, même dans des situations inconfortables et qui l’accompagneront en grandissant.

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